Bonnes gens qu'un sort funeste* a poussé sur ces rivages maudits**, je vous informe que tout ce qui va y être dit ne vous concerne pas. Vous pouvez dés lors écouter*** sans grand risque****.

Une nuit d'insomnie, je n'ai rien fait du tout.
L'inaction est fatale : elle fait réfléchir.
Et mes fantômes honnis revinrent de partout,
influer sur le mal dont je pensais guérir.

Las, j'étais arrivé au bout de mon chemin
Mon spectre m'a poussé tout droit dans le ravin.
Je replonge, emporté, par les flots dangereux
d'une idée qui jamais ne rend les hommes heureux.

Liberté.

(Et là, j'avoue que je me fais extrêmement peur)

* ou plus vraisemblablement un sot fantasque
** oui, l'isatis est localisé sur une côte. C'est peut-être même une île, et peut-être même qu'elle se déplace.
*** oui, on peut écouter par écrit, il suffit que vos yeux aient une bonne ouïe.
**** donc sans grand intérêt finallement.

"Courage, c'est bientôt fini !"

  Pas loin d'un an s'est écoulé,                 Pas loin, Dunnan s'était coulé
           Depuis que j'ai créé ce lieu.                    Dans la rivière aux flots tranquilles
            Allons, de l'avant ! et tes fraiches            Ah ! L'onde lavante était fraiche,
      paroles me sont bien plaisantes !             Sa pureté était son vide.

Désolé, c'est assez obscur,
Mais la baleine peut être noire
Les intentions les plus pures
En règle générale, elles foirent.

pouf pouf pouf

"mort à la démonarchie"

Oui mais après ?

Avant tout,
C'est un renard polaire.
C'est une crucifère.
Là t'es bien avancé.

Après tout,
C'est aussi un royaume.
C'est pour mon coeur un baume.
C'est une idée lancée.

C'est surtout :
le carbone et le fer,
contenus dans le heaume
protégeant mes pensées.

C'est un lieu virtuel
Peuplé de gens réels.
Un lieu ou l'on peut
rêver un petit peu

Un endroit médiéval
Un endroit inutile
Un lieu vraiment futile
Un lieu vraiment pas mal.

j'ai honte de le dire, Méline, j'aime tes
déboires de l'autre nuit... Car quand tu me les con-
fesses je m'imagine leurs faces, à ces re-
quins, que tu as, je sais, vaincu seule quand j'aurais
bondi pour satisfaire l'ego du mâle en moi...
battailleur inutile quand ton dédain suffit.

Pour supporter, bien triste, cette vie sans attraits
Je dois rendre réelle l'idée de l'Isatis
Quand l'esprit égoïste de ce monde m'effraie
Je projette au ciel ma quète mon ubris

Et la joie désormais m'envahit, c'est normal
A la pensée d'enfin accomplir mon graal

2 missions donc : 1/Finir l'année pour pouvoir 2/me lancer dans ma quète dont les modalités doivent être définies par Méline.

Retour à Terre
fermons la parenthèse
Un goût amer
Sentiment de malaise

Je quitte ma princesse esseulée en sa tour.
Panique. Je la laisse pour aller à des cours
Que je n'écoute pas, perdu, loin dans mes rêves
Rêves de ses appâs, de la fin de la trève
Qu'impose notre monde à nos coeurs combattants
L'amour chaque seconde. Méline je t'attends.

J'ai corrigé les fautes, dont, dans mon ignorance
je parsemais mes dires, mais je crains que ces maux
ne resurgent parfois, montrant à l'évidence
que tout ce qui m'importe, c'est l'idée, non les mots.

J'aimerais toutefois une précision
concernant les menaces qu'hier tu me faisions :
Si cela continue, si des fautes j'écris,
je tomb'rais sur le cul, oui mais le cul de qui ?

Ô mon doux Chevalier, tant de faut'tu commets

Si cela continue, tu te trouv'ras sur l'cul

Car mon bel estimé, tu ne le seras plus.

On trouve en ce royaume, des gens bien dépressifs
M'a confié récemment une âme charitable.
Je pourrions en effet, être plus agréable
Et donner à ce lieu un semblant d'air festif.

Sortons le fifrelin, le biniou, le flutiau,
Et allons dans les prés, les tavernes ou chez moi
Pour y quérir au choix, les joies le rhum, l'émoi
Rien ne peut arrêter l'éternité, petiot.

Nos malheurs transitoires, ne sont au mieux que vagues
Sur l'océan de joie où nous baignons, l'ami
Profites simplement, range moi cette dague
Elle ne servira pas face aux tsunamis.

Je ne peux plus tenir, l'écriture m'appelle
en réaction je crois à la médiocrité
du monde qui m'entoure, de la réalité
et ses insignifiances qu'on ramasse à la pelle...

Je m'en vais déclarer la guerre à mon école.
Sous prétexte d'un manque d'assurance civile,
Elle veut rembourser mon inscription la Folle !
Je ne laisserai pas sa manoeuvre si vile

M'exclure de son sein, que j'abhorre pourtant,
Avant de décrocher ce diplôme honni.
On ne peut mépriser que ce qu'on réussit,
c'est ce que je dirai, dans un an... En partant...

Un monde falsifié, des ennemis flatteurs
dame modernité bien des fois me fait peur...
Dans cette société fleurissent des pensées
dont il faut se méfier ou qu'on doit repousser.

Le confort est perçu par ces cons citoyens
Comme le but idiot d'une vie anonyme
Et derrière un bureau tu recevras ta prime
pour peu que tu aies su toujours être moyen.

Pour guérir son ego, on soigne l'apparence...
Je le dis tout de go : c'est une déchéance.
En parodiant Rostand, je dirais en substance
que c'est moralement que j'ai mes élégances

un ancien pour inaugurer, car toujours d'actualité :

Il peut ici je ne pleux pas
M'empêcher de panser à toi
Mon coeur meurtri qui me rappelle
L'amer sans toi n'a plus de sel

Je n'arrive à dormir
vraiment qu'en ta présence
quand je te sens frémir
à travers tous mes sens.

Insomniaque j'en suis
réduit à exprimer
sur ce clavier maudit
mon état de camé

Doulce tu es ma drogue
Je t'aime et te maudis
Avecque toi je vogue
Sur des flots interdits

Folie douce, or du pauvre...

Si je t'écris ainsi, en vers et contre tout
ou encore en usant d'une prose élitiste
c'est pour ouvrir la voie, pour tracer une piste
menant directement au royaume des fous.

Si tu es fou, filons, en un lieu familier
à bien des psychotypes qui ne peuvent plier
l'échine , confrontés, à la réalité
et pour s'en protéger en viennent à la quitter.

Ce lieu où convergent tous les rêves, j'ai choisi de le nommer l'Isatis, et nul ne peut me faire revenir sur ma décision. Je suis le fondateur de l'ordre de chevalerie de ce royaume, virtuel spatiallement, mais non irréel conceptuellement, puisqu'il est censé subsister dans l'esprit de ses habitants, pour le moment au nombre de deux, à savoir la princesse : Méline et le chevalier : Aclcla.

Maintenant que les gentils et le décors sont définis, reste à trouver des ennemis. Il s'agit en fait de toute la société du monde réel spatiallement mais pauvre conceptuellement.

Les méchants ultimes étant représentés par :

• la guichetière d'une administration qui vous demande le formulaire jaune avec écrit un numéro personnel à 15 chiffres qui vous a été remis lors de l'achat de votre machine à laver il y a 2 ans.
• Le chef de rayon d'un supermarché pour qui l'univers se résume à la question existencielle de savoir s'il faut mettre les sodas à côté ou au dessus des jus de fruits.

Oyez, oyez,

bonnes et mauvaises gens, en ce jour glorieux
de l'année mil neuf cent, et cent cinq de mieux
Un canal est creusé, un de plus en ce lieu
il passera sans doute, discret, au milieu

De cent autres n'ayant, pas plus à raconter
je l'ai créé sachant que son temps est compté
tout juste afin d'apprendre, à écrire ce n'est
qu'un moyen comme un autre de se laisser aller